Interview de
Pastora Galván réalisée par Isabelle Jacq 'Gamboena' ,
en juillet 2009,
pour Musique Alhambra
Pastora Galván
Pastora Galván a offert un grand moment de
Flamenco au public lors de son passage
sur la scène montoise avec son nouveau spectacle 'Pastora'.
Nous étions donc impatient de la retrouver, après la
représentation, pour la féliciter et avoir un entretien avec
elle:
- Pastora, tu as présenté
ce soir ton spectacle éponyme au public du Festival Arte Flamenco
de Mont de Marsan. Comment as-tu élaboré ce spectacle?
- Techniquement, c'est du Flamenco. Le début
du spectacle est un hommage à Triana pura, puis nous
avons réalisé des bailes différents que nous avons
essayé d'unir de manière à ce que le public ressente une
homogénéité d'ensemble.
- C'est la première fois
que nous te voyons danser avec des ballerines...
- Oui, dans ce spectacle, j'utilise des
chaussures plates pour danser, au début, lors de l'hommage à
Triana pura. Je me suis habillée à la manière des
femmes des temps anciens et je danse comme elles. Elles
dansaient avec des ballerines. j'ai donc utilisé ce détail
ainsi que la toilette.
- Qu'as-tu voulu exprimer
dans ce spectacle?
- J'ai d'abord fait un hommage aux anciens,
puis j'ai voulu exprimer ma danse et la manière dont je
ressens le Flamenco. J'aime le Flamenco puro et le
Flamenco moderne. Il y a donc un mélange des deux dans ma
manière de danser.
- Auparavant, tu as
réalisé un spectacle nommé 'La Francesa' dans lequel
tu interprètes plusieurs personnages, n'est-ce pas?
- Oui, c'est un spectacle monté par Israel
Galvan. Il n'a rien à voir avec ce nouveau spectacle. Il
se réfère à la période du 18 ème siècle où les français se
trompaient sur leur façon de voir les femmes espagnoles. Je
joue plusieurs personnages dont la femme fatale, la femme
Flamenca, la femme de cabaret, et d'autres encore. A chaque
rôle se rapporte une manière de danser particulière.
J'incarne tour à tour chacun de ces personnages.
- Dans ton nouveau
spectacle 'Pastora' incarnes-tu d'autres personnages?
- Dans ma nouvelle création, je ne
cherche pas à changer de personnage excepté au début lorsque
je fais un hommage aux femmes de
Triana.
- Te sens-tu plus proche
de ton frère ou de ton père dans ta manière de ressentir la
danse?
- Je suis aussi proche des deux car mon père
représente mes racines et avec mon frère, j'ai fait de
nombreuses répétitions quotidiennes en studio, et cela m'a
forcement apporté quelque chose.
- Penses-tu que pour être
moderne il faille changer sa manière de danser?
- Pour moi, le Flamenco moderne c'est le
Flamenco puro. Mon frère Israel est
révolutionnaire dans sa danse, mais il ne fait rien de
moderne. Sa manière de danser est très proche de celle de
Vicente Escudero, mais comme, actuellement, les gens
ne connaissent pas les anciens danseurs, tout le monde pense
que c'est nouveau et moderne.
- Cherches-tu à te
démarquer des autres?
- Oui, je sors du cocon et je cherche ma
personnalité, mon style.
- Tu changes parfois les
codes du Flamenco dans ton spectacle, notamment à la fin de
celui-ci.
- Oui, j'essaye
d'apporter un autre regard sur la danse. A la fin du
spectacle, je laisse planer le doute sur le fait que le
spectacle se termine. Je viens, je repars et je reviens
danser. Ainsi, le public est plus enthousiaste.
- Qu'est-ce pour toi le
moteur de ta création?
- Ça a été mon père et mon frère. Maintenant,
je cherche à exprimer comment je vis le Flamenco, comment a
été mon enfance et comment je ressens la maturité.
- Merci Pastora pour ce
moment d'échange et à bientôt...
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