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Interview de Leilah Broukhim

 dans le cadre du 29 eme Festival International Arte Flamenco de Mont de Marsan

 juillet 2017

 Réalisation: Isabelle Jacq Gamboena

 

 

Parmi les artistes coup de cœur de la 29 ème édition du Festival Arte Flamenco, se trouvait Leilah Broukhim, danseuse qui a enchanté le public lors de son spectacle « La Sephardi ».  Nous l'avons retrouvée en fin de journée  et avons eu le plaisir de l'interviewer:

  - Bonsoir Leilah Broukhim, nous avons assisté à ton magnifique spectacle nommé « La Sephardi », sur l’esplanade du Midou. Pourquoi as-tu choisi de le nommer ainsi ?

  - Ma famille et d'origine sépharade. Le titre du spectacle permet de définir qui je suis et de définir ma relation avec l'Espagne. En effet, les juifs sépharades venaient d'Espagne et ont été expulsés pendant l’inquisition, il y a cinq siècles. Je fais donc référence à mon retour en Espagne. Je voulais aussi exprimer ce que je sens quand j'écoute le chant et la musique du Flamenco. C'était un spectacle fait pour être naturelle et libre, d’autant plus  qu'on était à l'air libre !

   - Quelles sont tes impressions sur le fait d'être au Festival de Mont-de-Marsan et d'avoir présenté ton spectacle dans ce cadre?

    - Je suis très heureuse d'être ici, et je suis aussi très impressionné par le travail de l'équipe organisatrice de ce Festival. Tout le monde est tellement gentil et prêt à te venir en aide. Mais comme il n'y a pas eu de difficultés et que tout s'est très bien passé, j'ai pu aussi profiter de cette semaine d'art et de rencontres. J'ai retrouvé des artistes que je n'avais pas vus depuis des années, j'ai revu aussi des artistes que je vois souvent à Madrid, mais les retrouver dans ce cadre, cela fait chaud au cœur. Ici, je me suis sentie comme en famille, complètement à l’aise et libre. Je suis très reconnaissante d'avoir été programmée dans ce festival.  Je remercie Sandrine de m'avoir donné l'opportunité d’y présenter mon spectacle.

- Le fait de danser en plein air, comment as-tu vécu cela ?

   - Il faisait assez chaud, mais quand on danse dans ces conditions, il faut se concentrer dans la transmission du sentiment. C’est  ce que j’ai fait.

    - C'est un spectacle de Flamenco traditionnel, n’est-ce pas ?

   - Oui, effectivement. J’ai présenté une Alegria avec bata de cola, une Zambra dans laquelle je fais référence au style de Manolo Caracol et Lola Flores, et ensuite, comme dernière pièce, une Solea.

- Parles-nous des artistes qui t’accompagnaient, s’il te plait

    - J'ai été très bien accompagnée par Jonathan Reyes, un chanteur de Séville qui est marié avec la fille de Juana Amaya. C'était la première fois qu'on travaillait ensemble. On me l'avait recommandé et j'étais très contente car il est très professionnel et très respectueux. Il y avait aussi Victor El Tomate, guitariste provenant de Cordoue. Il joue magnifiquement et il accompagne la danse d’une manière très sûre, très solide. On se sent appuyée, et c’est très agréable. Quant à Bandolero, le percussionniste, on ne demande pas avec qui il a joué, mais plutôt avec qui il n'a pas joué ! J’étais donc très contente de pouvoir compter sur lui aussi. 

    - Comment as-tu rencontré le Flamenco ? ta formation artistique?

    - J'étais au lycée français de new York et, lors d’un festival,  mon professeur d'espagnol nous a amené voir de ballet national d'Espagne dans lequel Lola Greco jouait le rôle de Médée et dansait le Flamenco. Je n'avais jamais vu quelque chose de semblable! J'ai commencé par étudier le Flamenco avec un très bon professeur espagnol qui habitait à New York mais aussi avec des artistes qui venaient d'Espagne et qui donnaient des cours. De plus, j’ai étudié le cinéma à l'université. En même temps que j’étudiais le cinéma, je prenais des cours de danse. Quand j'ai fini mes études j'ai pris la décision de partir un an en Espagne, et un an est devenu 17 ans! En Espagne, l'école qui m'a le plus inspirée était celle des Farruco. 

    - Comment qualifierais-tu ton style, ta manière de danser ?

    - Mon style est très traditionnel. Je danse tel que je ressens les choses avec mon corps.

    - As-tu d’autres créations, des projets en cours d’élaboration?

   - J’ai un autre spectacle qui s’appelle « Dejando Huellas », Dans lequel je raconte l’histoire de mes ancêtres Sépharades. Nous y mélangeons la musique sépharade et la musique iranienne. Nous incluons aussi les œuvres picturales de ma mère, Elisabeth Louis, car elle est une artiste peintre.

   - Quelles sont les autres collaborations artistiques dont tu aimerais nous parler ?

   - J'ai dansé dans plusieurs compagnies, et surtout dans les tablaos, et je continue à danser dans ces lieux. D’autres moments me reviennent à l’esprit : celui où j’ai dansé avec Javier Baron au festival de Jerez dans son spectacle « Meridiana ». J’ai participé aussi au festival Flamenco pa Todos à Madrid avec plusieurs artistes formidables : Eva La Yerbabuena, Marina Heredia, Carmen Linares. J’ai de très bons souvenirs de ce jour.

    - Quand pourra-t-on te revoir danser ? Quelles sont les prochaines dates ?

   - La semaine du 11 au 15 septembre, je donne des cours à Séville, dans le Taller Flamenco. En octobre, je suis aux Etats-Unis. En novembre, je prépare un nouveau spectacle que nous présenterons le 5 décembre à Madrid. C'est un spectacle que je travaille en collaboration avec un danseur oriental qui s'appelle Mohamed El Saiheb. C'est une rencontre entre le Flamenco et la musique arabe. Le concept est de transmettre le côté mystique et spirituel de la danse et de la musique.

    - C’est un magnifique projet ! Merci beaucoup Leilah, est vivement que tu nous présentes ton spectacle à Paris, aussi!

    - Ce sera avec plaisir, merci à toi !

Reportage sur la 29 ème édition du Festival International Arte Flamenco de Mont de Marsan: cliquer ici