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Reportage:

XXVI Festival International Arte Flamenco' de Mont de Marsan:

une édition historique!

Texte: Isabelle Jacq Gamboena

 Photos: Alain Jacq

 

Edito

 Le Festival Arte Flamenco de Mont de Marsan a fait vibrer la jolie ville landaise qui accueille cet évènement culturel, depuis 26 ans, déjà. Organisé par le Conseil Général des Landes, le Festival a été précédé d'une cérémonie d'ouverture en présence du Président du Conseil Général, Henri Emmanuelli,  des élus et de François Boidron, Directeur Général d' Arte Flamenco. Malgré un temps maussade, le soleil était bien présent dans le cœur du public, grâce à l'ambiance chaleureuse du Festival et à la présence des plus grands artistes Flamencos de la scène internationale ainsi que des artistes régionaux de haut niveau qui ont illuminé les scènes culturelles montoises, durant toute une semaine.  Toutes les disciplines artistiques du Flamenco y étaient merveilleusement représentées au travers d'une programmation judicieusement concoctée par Sandrine Rabassa, Directrice artistique du Festival.  En effet, le guitariste Antonio Rey, le chanteur Miguel Poveda, les danseurs du Ballet Flamenco de Andalucia, Farruquito, Jesus Carmona, Karime Amaya, Paloma Fantova, Rafael de Carmen, Concha Vargas Rafael et Adela Campallo, Pepe Torres, tous ont exprimé la splendeur de leur art devant un public  touché par ces instants de grâce et sous le regard approbateur du maestro Manolo Marin, l'invité d'honneur de cette édition. Initié l'an dernier, Arte Flamenco a prolongé un cycle de ses "Rencontres" avec, cette fois-ci, la danseuse Manuela Carrasco et le danseur Antonio Canales qui ont triomphé sur la scène du Café Cantante, offrant au public des moments intenses et plein d'émotions. La rencontre entre la jeune étoile Encarna Anillo et  le grand chanteur El Pele a été aussi l'une des soirées les plus marquantes de ce Festival.

 

Les compagnies réunissant les artistes régionaux étaient présents aussi: Meneito,  Laura Clemente, la Cueva Flamenca, El Compas Brujo, Bartholo Claveria, Kejaeo, Flama Flamenca, pour ne citer qu'eux...

Les jeunes talents espagnols n'étaient pas en reste, en atteste la présence de la danseuse Selene Muñoz, du danseur El Carpeta, accompagné par le guitariste prodige Amos Lora, les chanteurs Abraham Motos et El Zambullo ainsi que par El Polito aux percussions, qui ont rassuré  le public sur l'avenir du Flamenco. Une programmation Off dans la ville prolongeait ces moments festifs  et colorait la ville aux tons et au rythme d' une ville andalouse. Le Flamenco était présent, même au delà des spectacles. Des stages de photo, de danse, guitare, baile, compas, palmas et cajon avec des artistes de renom,   rassemblaient ceux qui avait soif d'apprentissage. Les enfants étaient conviés à participer à des initiations et des animations diverses. L' exposition "Flamenchicos"  présentée au centre ville mettait en valeur les  affiches réalisées par les élèves d'une école primaire, tandis que les œuvres du Photographe Miguel Angel Gonzalez et  du dessinateur Marc Dubos ornaient les murs du Musée Despiaux. Des projections cinématographiques, des rencontres littéraires, notamment celle avec l'écrivain David Fauquemberg, auteur du très beau roman "David El Negro", ont marqué aussi ce Festival dont la caractéristique majeure était la présence palpable du duende, faisant de ce 26ème Festival, une édition historique!   

N.B.: Nous relatons uniquement les évènements auxquels nous avons assistés

Lundi 30 juin

à l'Espace François Mitterrand, à 21h

En la memoria del cante : 1922
Ballet Flamenco de Andalucía

Distribution:
Direction artistique :
Rafaela Carrasco
Chorégraphie :
Rafaela Carrasco, David Coria
Danseurs solistes :
Rafaela Carrasco, David Coria, Ana Morales, Hugo López
Corps de ballet :
Alberto Sellés, Alejandra Gudí, Antonio López, Paula Comitre, Laura Santamaría, Eduardo Leal, Florencia O’Ryan, Carmen Yanes
Chant : Antonio Campos, Juan Antonio Suárez « Cano »
Guitare : Miguel Ortega, Jesús Torres

Une mémoire, à corps et à cri!

C'est dans le patio de los Aljibes, au cœur de l'Alhambra, à Grenade, qu'a lieu le premier concours de cante jondo. Organisé en 1922 par le poète Federico Garcia Lorca et son ami, le compositeur Manuel de Falla, cet évènement, conçu comme un cri d'alarme, avait pour but de réhabiliter le Flamenco le plus authentique, de  ranimer la flamme de cet art populaire qui commençait à s'édulcorer et qui était de plus en plus dénigré.  Le Ballet Flamenco de Andalucia revient sur cette période charnière de l'histoire du Flamenco dans sa création "En la memoria del cante", qui a été  présentée au public montois, en ouverture du Festival.

Sur scène, un corps de ballet  interprète les chorégraphies de Rafaela Carrasco, danseuse et Directice artistique du Ballet Flamenco de Andalucia, structure qui, cette année, fête son 20ème anniversaire. Rappelons qu'avant elle, les grands noms du baile tels que Mario Maya, Maria Pages, José Antonio et Cristina Hoyos avaient occupés, tour à tour, cette prestigieuse fonction.

Evoluant sur scène de manière synchrone, les danseurs Flamencos au style contemporain s'élancent, se rassemblent ou parfois se toisent,  tandis que des enregistrements sonores d'époque diffusent le chant des artistes qui participèrent, il y a 90 ans, au concours de cante jondo. Ainsi, nous entendons la magnifique Solea de "El Tenazas", la bouleversante Seguiriya de Manuel Torre,  la poignante Saeta de la Niña de Los Peines, la superbe Malagueña de Antonio Chacon, la délicate Rondeña de Ramon Montoya, ces chants Flamencos profonds et anciens qui contrastent tout en s'harmonisant aux style contemporain des danseurs et aux couleurs chatoyantes des costumes de scène. Dans cette création, Rafaela Carrasco honore le passé en exprimant son profond attachement au cante jondo et cantaores anciens tout en reconnaissant le fait que le Flamenco continue d'évoluer, en atteste ses chorégraphies contemporaines. Tout au long du spectacle, les enregistrements sonores alternent avec des moments musicaux portés par les grands guitaristes Miguel Ortega et Jesus Torres, accompagnant parfois les talentueux chanteurs Antonio Campos et Juan Antonio Suarez "Cano" ainsi que les danseurs solistes David Coria, Ana Morales et Hugo López.

Nous avons été touchés aussi par le très beau solo du danseur David Coria sur la musique des "Nuits dans les jardins d'Espagne". Vers la fin du spectacle, Rafaela Carrasco a fait irruption sur scène et, parée d'une robe Flamenca à multiples volants,  elle a exécuté une magnifique danse, déployant ou s'enveloppant dans son châle au gré de ses braceos.  Puis, martelant le sol avec virtuosité et ferveur, tout son être exprimait sa forte personnalité et son profond attachement au Flamenco,  Art ancestral qu'elle a bien l'intention d'amener toujours plus loin!

 

 
Mardi 1 juillet

1e partie au Café Cantante, à 20h

 Récital de cante
Miguel Poveda

Distribution:
Chant: Miguel Poveda
Guitare:
Chicuelo
Percussions:
Manuel Muñoz "El Pájaro"
Palmas:
Carlos Grilo, Manuel Salado

Miguel Poveda, un cantaor dans la plénitude de son art

La venue du chanteur Miguel Poveda à Mont de Marsan était très attendue, d'autant plus que son spectacle prévu quelques semaines aurapavant, à Paris, avait été annulé pour cause de grève nationale des intermittents du spectacle. Mont de Marsan était probablement sa dernière escale prévue en France, pour l'année 2014.  De plus, Miguel Poveda se produisait pour  la première fois sur la scène d'Arte Flamenco.

 La silhouette de Miguel  est apparue, à 20h, sur la scène du Café Cantante et c'est sous les applaudissements du public qu'il a commencé à chanter, accompagné par le talentueux guitariste Juan Gomez "Chicuelo", par Manuel Muñoz "El Pajaro" aux percussions, par Carlos  Grilo et Manuel Salado aux palmas. Artiste innovant tout en étant respectueux de la tradition, Miguel Poveda est devenu l'un des plus grands chanteurs Flamencos actuels. Ce soir là, il a conquis le public en interprétant divers palos du Flamenco au travers des thèmes issus de  ses différents albums, dont le dernier, ArteSano, qui a été sacré Disque d'or une semaine après son lancement.  Natif de Barcelone, Miguel Poveda a commencé à chanter très jeune et c'est en 1993 que sa carrière professionnelle va réellement démarrer, lorsqu'il obtient 4 prix dont le prestigieux Premio Lampara Minera. Dès lors, il enchaine des collaborations avec les plus grands artistes comme, par exemple, Enrique Morente ou Paco de Lucia. De plus, on se souvient de sa voix dans plusieurs films dont celui de Pedro Almodovar, 'Abrazos rotos', dans lequel il a chanté le magnifique thème "A ciegas".

En quelques années, Miguel est parvenu à une maturité artistique qui lui donne une aisance certaine et une véritable confiance en lui, sur scène. En effet, par sa chaleur humaine, sa sincérité et son immense talent, il sait créer une interaction avec le public, il sait l'envouter et l'emporter dans les profondeurs du Flamenco.  Vers le milieu du spectacle, Miguel s'est levé et s'est mis à danser, s'avançant vers le public captivé par son jeu de scène, par les émotions qu'il exprimait et qu'il savait transmettre avec sa voix d'une tessiture très étendue. Saluons aussi le talent de ses musiciens et plus particulièrement, celui du guitariste Chicuelo. En effet, bien qu'il soit un fin accompagnateur du cante, il n'en demeure pas moins un grand compositeur et soliste.

 


2ème partie au Cafe cantante à 22h

Camino al alma
Antonio Rey

Distribution:
Guitare :
Antonio Rey, Manuel Urbina
Chant :
Mara Rey, José Triviño
Percussion :
Alejandro Ortiz
Violon :
Thomas Potiron
Basse :
Pepe Pulido

Antonio Rey: la poésie jusqu'au bout des doigts...

La deuxième partie de la soirée à fait honneur au guitariste Antonio Rey, qui a été chaleureusement accueilli par son fidèle public. En effet, il revenait pour la 4ème fois à Mont de Marsan et cette fois-ci, c'est avec une certaine fierté  qu'il venait présenter son dernier album "Camino al alma", opus sorti en 2013 et qu'il a enregistré dans le quartier de Santiago, à Jerez. Originaire de cette  ville qui est l'une des capitales du Flamenco, Antonio Rey baigne depuis toujours dans cet art. Après avoir obtenu plusieurs prix importants comme celui de la Union en 2001 ou celui de Jerz en 2004, il est devenu l'un des dignes représentants du Flamenco "nouveau" au travers de son style ouvert sur le monde, dans lequel le jazz et les musiques latines côtoient délicatement le Flamenco, n'en déplaise aux puristes...

  Accompagné par Manuel Urbina à la guitare, par Thomas Potiron au violon, par Pepe Pulido à la basse,  par les chanteurs Mara Rey et José Triviño et par le percussionniste Alejandro Oriz, Antonio a livré sa musique avec beaucoup de sensibilité et talent. A l'exemple du Festival Arte Flamenco et de quelques artistes qui le feront tout au long de ce festival, Antonio a eu une pensée pour Paco de Lucia, Maestro qui nous a quitté trop tôt et dont nous demeurons les éternels orphelins. Lorsqu'il a interprété "Alma", ce thème magnifique qui lui tient plus particulièrement à cœur, le public était ému par la force poétique de ce thème et par la finesse et la sensibilité du jeu de ce musicien hors pairs. Quelques problèmes techniques ont quelque peu interféré dans la qualité du son, lors de cette représentation, mais Antonio Rey a réussi, malgré tout, à mener son récital avec beaucoup de talent et d'inspiration, en atteste les longs applaudissements du public, à la fin du spectacle.

 


 

Mercredi 2 juillet

au Théâtre Municipal à 15h30

El duende de los sentidos
Compagnie José Galán

Distribution:
Baile:
José Galán, Vanesa Aibar, Reyes Vergara
Chant:
Inma la Carbonera
Guitare:
Javier Gómez

 

à  l'Esplanade du Midou, à 18 h 30 

De Rincón, Compagnie Rafael de Carmen

Distribution: Baile: Rafael de Carmen
Chant: Javier Rivera, Manuel Tañé
Guitare:

Percussions: José Carrasco

 

 

au Café Cantante à 20h

Rencontre inédite Arte Flamenco
Antonio Canales & Manuela Carrasco


Distribution:
Baile:
Manuela Carrasco, Antonio Canales
Guitare: Joaquín Amador, Paco Iglesias, Eugenio Iglesias
Chant: Enrique el Extremeño, Juan José Amador, El Galli, Samara Amador
Percussions: José Carrasco

Antonio Canales & Manuela Carrasco: une rencontre inoubliable!

Proposer des rencontres inédites sur scène entre des artistes qui ne travaillent pas habituellement ensemble, tel est le concept initié l'année dernière, pour le 25eme anniversaire d'Arte Flamenco. Nous avions eu le grand bonheur d'assister au duo des pianistes David Dorantes et Diego Amador, ainsi qu'au mano a mano entre deux grandes voix du flamenco, celle d' Arcángel et d'Esperanza Fernández, par exemple.  Arte Flamenco a souhaité prolonger ce concept en présentant, cette fois-ci, une rencontre entre deux monstres sacrés du baile:  Manuela Carrasco et Antonio Canales. Retour sur cette soirée qui, selon beaucoup d'aficionados appartient désormais à l'histoire du Flamenco.

Tout d'abord, il y a eu cet échange de regards entre Manuela Carrasco et Antonio Canales. Un profond silence s'établit dans la salle tandis que le chant d' Enrique el Extremeño s'éleva, enveloppant Manuela et Antonio qui marchaient lentement,  sans se quitter des yeux. Puis, la silhouette de Manuela s'est éloignée, laissant Antonio Canales, seul, sur scène. C'est alors qu'il s'est avancé, le regard droit, face au public et se lança dans son baile au rythme d'une Seguiriya, accompagné par le cante d'El Galli, par les guitaristes Joaquín Amador, Paco Iglesias et Eugenio Iglesias et par José Carrasco au percussions. Né à Séville en 1961, Antonio Canales est un danseur dont le style personnel est fortement empreint de danse classique. Il est aussi l'un des premiers artistes à avoir exporté le Flamenco moderne sur les scènes du monde entier. Cet artiste au talent immense était, ce soir là, Le Dieu de la Danse!  Ses talons aux frappes puissantes plantaient son corps dans le sol tandis que ses braceos, tout en étant très masculins, révélaient une sensibilité extrême, une fêlure qui se traduisait plus particulièrement dans les mouvements délicats de ses doigts, presque fébriles. Tout son être exprimait un flot d'émotions qui submergeait le public. Envouté, celui-ci lui fit une standing ovation.

Puis,  se fut au tour de Manuela d'exécuter un solo. Née en 1958, Manuela a très tôt été surnommée la Déesse du baile tant sa carrière a été fulgurante, à la hauteur de sa splendeur gitane et de son talent. Cette carrière, dorénavant, était-elle est derrière elle? Ce soir là, elle  a bel et bien exprimé au travers de sa danse, que même s'il elle n'avait plus rien à prouver au public, elle avait encore beaucoup à dire, sur scène! Vêtue d'une robe noire qu'un châle rouge venait contraster, elle dansait por Solea, répondant aux letras tragiques du chanteur Enrique el Extremeño. Par sa danse, Manuela était devenue La Solea. Avec son port altier et sa beauté presque irréelle, quelques mouvements lui suffisaient pour mettre la salle et la ville entière, à genoux. Et c'est ce qu'elle fit. Dehors, l'orage grondait, accompagnait cette impétuosité, les arbres ployaient dans la nuit, la pluie tombait au rythme de la Solea, lourde, épaisse comme la douleur que le cantaor exprimait. Le public bouleversé par ces moments de Duende et par la force expressive de la Déesse du baile, lui fit aussi une standing ovation.

Retour d'Antonio qui, cette fois-ci portait un costume noir. Imprégné de la musique et à l'écoute du cante de Juan José Amador et Enrique el Extremeño,  Antonio Canales exécuta des mouvements inouïs. Seguro el baile! entendait-t-on dans la salle. Antonio Canales était devenu le canal du Duende et, par lui, il transcendait sa danse. Il dansait à la vie, à la mort. Tout d'un coup, il s'immobilisa. L'œillet rouge  qu'il portait à la boutonnière se détacha de lui même  et glissa lentement au sol. Devenu conscience pure, Antonio suivit du regard cette descente inexorable et contempla la fleur qui gisait au sol. Des larmes dégoulinaient de ses joues. Même à cette fleur, rouge comme le sang qui circulait dans ses veines, la danse d' Antonio lui avait donné un sens.  Cette fleur, tendre et fragile  déposée au pied de la scène, c'était son cœur qu'il offrait au public!   Par la suite, une silhouette s'avança vers la scène (était-ce un ange?) et lui offrit un œillet. Antonio le prit, le serra entre ses doigts, comblé de joie.  Le public lui avait rendu mille fois cet amour!

 Après plusieurs palos dansés tour à tour par Manuela et Antonio, le spectacle se termina dans un jaillissement de vie, au rythme d'une Buleria frénétique qui rassembla ces magnifiques danseurs dans un duo mémorable, sous une pluie d'applaudissements et une nouvelle standing ovation!

 
 

 

Soirée Bodega à 22h45

Cie Laura Clemente

Distribution:
Baile et chorégraphie:
Laura Clemente
Guitare: David Tobena
Chant: Jesus de la Manuela, Emilio Cortés
Percussions: Juan Manuel Cortes

 

 

Jeudi 3 juillet

  au Café Cantante à 20h

1ère partie : Rencontre inédite Arte Flamenco
El Pele & Encarna Anillo

Distribution:
Chant:
Manuel Moreno Maya « El Pele », Encarna Anillo
Percussions:
Jose Antonio Moreno Ruiz
Guitare:
Patrocinio Hijo, Andrés Hernández « Pituquete »
Palmas: Roberto Jaen

El Pele & Encarna: le Duende au rendez-vous.

Quoi de plus merveilleux pour une jeune artiste Flamenca que de partager la scène avec son idole, et de surcroit dans le cadre du Festival Arte Flamenco? C'est le rêve qu'a réalisé, jeudi soir, la chanteuse gaditane Encarna Anillo lors de sa rencontre avec le chanteur gitan de Cordoue, Manuel Moreno Maya "El Pele", sur la scène  du Café Cantante. Placée sous le signe du parrainage et de la transmission, cette rencontre inédite a été l'un des plus grands moments de cette 26ème édition.

Nous avions été éblouis l'an dernier, par Encarna Anillo, sur la scène d'Arte Flamenco où elle avait été remarquée dans sa magnifique prestation, aux cotés des grands danseurs Farruquito et  Karime Amaya, dans leur création nommée "Abolengo". Cette fois-ci, Encarna allait être aux cotés d' El Pele, et elle savourait déjà ce moment. Dans l'esprit du parrainage que le maestro a établi avec elle, ils allaient chanter chacun leur tour, et se réuniraient à la fin du spectacle pour un mano a mano. C'est ainsi qu' Encarna  a débuté le récital en interprétant une Solea de sa terre natale, accompagnée par le palmero Roberto Jaen et par les guitaristes Patrocinio Hijo et Andrés Hernández  "Pituquete". Elle poursuit son hommage à Cadiz en interprétant une Alegria, chant typique de cette partie de l'Andalousie.  Belle et radieuse, Encarna resplendit sur scène. Parée d'une robe en taffetas de soie et de velours surmontée d'un châle fleuri, ses atours  s'accordent parfaitement à sa voix soyeuse, délicate et dotée d'une large tessiture. Puis, elle chante por Buleria, démontrant sa grande connaissance du cante et son talent pour exprimer toute une palette d' émotions. Au thème ultérieur, elle ôte son châle  de ses épaules et l'enroule dans ses bras et, alors qu'elle interprète une berceuse, il nous semble entendre le doux murmure d'un bébé, au creux de ses bras. Quelle magnifique interprétation! Le public ne s'est pas trompé et il s'est donc levé pour acclamer cette jeune chanteuse prodige.

Après un passage musical, El Pele est entré sur scène. Accompagné par  le guitariste  Pituquete et le percussionniste  Roberto Jaen, il a débuté par un cante por Solea, palo solennel et grave.  La profondeur et la sincérité de son interprétation a touché l'auditoire. Malagueñas, Seguiriyas et Alegrias se sont succédées mettant en lumière le talent  de ce cantaor issu d'une famille humble bercée par le chant et qui a commencé à se produire très jeune. Tout au long de sa carrière artistique El Pele a collaboré avec des grands artistes tels que le légendaire Camaron de la Isla et le grand guitariste Vicente Amigo. Lors de cette soirée, El Pele se sentait particulièrement à son aise. Parfois, il exprimait son bonheur d'être sur cette scène, avec ce public. "Ici, c'est comme en Andalousie!" a-t-il clamé à l'auditoire, entre deux chansons.

Et que dire du duo qui a réuni ces deux chanteurs sur le thème "El Alma" d'El Pele? C'était tout simplement grandiose! Ce soir là, un homme, Manuel Moreno Maya "El Pele", et une femme, Encarna Anillo  ont marqué pour toujours, le cœur du public. 

 


au Café Cantante, à 22h

2e partie:  Sangre
Rafael et Adela Campallo

"Sangre": un dialogue fraternel.

Distribution: Baile, direction et chorégraphie : Rafael et Adela Campallo
Guitare:
David Vargas, Juan Campallo
Chant:
Londro, Jesús Corbacho
Percussion:
Raúl Botella

"Sangre" ("Sang"), le deuxième spectacle de la soirée, était placée sous le signe de la transmission, mais, cette fois-ci, il s'agissait d'une histoire de famille entre deux artistes sévillans qui dansent régulièrement ensemble: Rafael Campallo et sa sœur, Adela. "Sangre" est avant tout un spectacle de danse, même si les chanteurs Londro et Jesus Corbacho ainsi que les guitaristes David Vargas et Juan Campallo subliment plusieurs passages du spectacle, accompagnés par Raul Botella aux percussions. Le Flamenco, Adela et Rafael l'ont reçu  en héritage, et  c'est au travers de cet art qui coule dans leur veine, qu'ils ont établi un dialogue sensible, sur la scène du Café Cantante, lors de cette deuxième partie de la soirée. En 2009, nous avions eu le plaisir de les voir danser ensemble sur la scène d'Arte Flamenco, alors que Rafael Campallo présentait sa création " Puente de Triana", dans laquelle il invitait sa sœur à partager la scène, avec lui. Leur retour était donc une bonne nouvelle pour les fidèles aficionados du Festival.

Adela a débuté le spectacle en dansant avec beaucoup d'élégance et de sensibilité, soulevant régulièrement les applaudissements du public. Formée très jeune auprès de maestros tels que José Galvan et Manolo Marin, Adela mène une belle carrière artistique depuis plusieurs annnées, tout comme son frère, Rafael, qui signe avec elle les chorégraphies de ce spectacle.  Constitué de plusieurs scénettes dans lesquels les danseurs interprétèrent en solo ou parfois ensemble divers palos dont les Bulerias, Alegrias, Farruca, et Solea, ce spectacle nous entrainait dans l'univers des Campallo, monde chargé de souvenirs, de désillusions et de rêves, mais toujours profondément enraciné dans le Flamenco, cet art ancestral qui se transmet de génération en génération et qu'ils s'attachent de transmettre aussi, chacun avec son style et sa personnalité. Saluons aussi le talent des musiciens et plus particulièrement des chanteurs Londro et Jesus Corbacho qui ont su apporter beaucoup d'émotions dans l'expression de leur art.

 

 

 

Vendredi 4 juillet

 

au Café Cantante, à 20h

1ere partie: Jeunes talents du baile flamenco

  Selene Muñoz | Alegría de papel

Distribution:
Baile et chorégraphie: Selene Muñoz
Contrebasse:
Miguel Rodrigáñez
Chant et palmas:
Matías Lopez « El Mati »
Palmas:
Jesús Mañeru

"Alegria de papel": un coup de cœur partagé.

Vendredi soir, Arte Flamenco a honoré les jeunes talents de la danse: Selene Muñoz et Manuel El Carpeta. Selene Muñoz, la belle danseuse mi sévillane mi danoise a  ouvert le bal en présentant "Alegria de papel", extrait du spectacle "Madera por metal". Ce spectacle avait été rajouté dans la programmation du festival, alors que celle-ci était déjà bouclée. En effet, tandis que la directrice artistique Sandrine Rabassa assistait à un concours de danse à Madrid, elle a vu cette création et, véritablement conquise, elle a, de ce fait, décidé de bousculer la programmation pour pouvoir présenter cette artiste, lors de cette édition. Ce soir là, le public a été envouté par ce spectacle dans lequel Selene a exprimé  son extraordinaire créativité et ses qualités artistiques certaines.

Dans "Alegria de papel", Selene Muñoz est accompagnée par deux palmeros, Matías Lopez "El Mati" et Jesús Mañeru, ainsi que le contrebassiste et compositeur, Miguel Rodrigáñez. Ensemble, ils  ont remporté, en 2013, deux prix au Concours de danse  espagnole et de flamenco de Madrid pour la chorégraphie et la musique, avec cette création. Selene resplendit sur scène. Portant une magnifique robe blanche dont les volants sont constitués d'une multitude d'éventails en papier, Selene danse sur le palo de l'Alegria, effectuant des percussions corporelles de papier, accompagnée par ses musiciens.

 Dans une ambiance jazzy tout en clair obscur, Selene danse avec élégance et passion, explorant la richesse et la diversité des sonorités que procurent le froissement et les percussions du papier sur son corps. Tout en étant ancrée dans le Flamenco, son style de baile résolument contemporain est à rapprocher, sur certains points, de celui de Rocio Molina. Son jeu de scène parvient à son apogée lorsqu'elle s'approche du contrebassiste et exécute des percussions sur l'instrument avec ses doigts et son corps tout entier.  Le public, totalement sous le charme, a longuement acclamé les musiciens et cette danseuse au talent très prometteur.


 

 Manuel « El Carpeta » | Los Duendes del Flamenco

Baile: Manuel Fernández Montoya « El Carpeta »
Chant: Abraham Motos, Rubio de Pruna
Percussion: El Polito
Guitare: Román Vicenti, Amos Lora

 Jeunes talents et Grands frissons.

La soirée se poursuit avec du Flamenco traditionnel, porté par une nouvelle génération d'artistes espagnols: le danseur Manuel Fernández Montoya "El Carpeta", le chanteur Abraham Motos, et le guitariste Amos Lora. Au cours du spectacle, ces jeunes artistes seront parfois accompagnés par des artistes d'âge mur: le chanteur de Rubio de Pruna, le guitariste  Román Vicenti et le percussions El Polito.

 Dès que Manuel El Carpeta entre sur scène, un épais silence s'installe dans la salle. Est-ce son expression très concentrée, sa grande force de présence ou l'énergie phénoménale qui émane de ce jeune danseur de 16 ans qui inspirent un tel respect? Probablement pour ces trois raisons à la fois, El Carpeta impressionne le public des qu'il se met à danser. Il faut dire qu' il est l'héritier d'une célèbre dynastie Gitane de danseurs de Flamenco. Petit fils de Farruco, fils de la Farruca,  frère de Farruquito et Farru, El Carpeta a donc de qui tenir! Formé par sa famille, El Carpeta a très vite acquis le savoir faire propre à l'école des Farruco, et depuis quelques années, il se produit régulièrement en solo, érigeant sa danse au rang de la pure tradition du Flamenco. Ainsi, le public a été conquis par son style épuré tout en déployant une gestuelle particulière à l'école des Farruco: jeu de transfert de poids d'une jambe à l'autre, jeux d'appuis, sauts rythmiques, rotations d'épaules, bascule du bassin, vrilles, claquements de doigts, zapateados étourdissants, autant de gestes qu'El Carpeta utilise à bon escient, pour exprimer un flot d'émotions correspondant au palo interprété, et cela avec beaucoup d'élégance, toujours ancré dans le geste juste, toujours à l'écoute du cante, élément fondamental, dans la tradition du Flamenco.

El Carpeta a ébloui le public, à plusieurs reprises, par son talent, sa sincérité et sa spontanéité. Accompagné par le chanteur Abraham Motos et par le guitariste Amos Lora, le public s'est délecté devant tant de talent. Au cours du spectacle, Amos Lora, ce jeune guitariste dont Paco de Lucia suivait attentivement l'évolution,  a même interprété en solo, un thème du Maestro! Le public a acclamé ses jeunes talents qui assurément, ont un bel avenir devant eux.

 

 

2ème partie: Improvisao
Farruquito

Distribution :

Baile: Farruquito
Chant: Encarna Anillo, Mari Vizarraga, Rubio de Pruna, David de Jacoba
Guitare: Román Vicenti, Juan Requena
Percussion: Ane Carrasco

"Improvisao": quand Tradition rime avec Improvisation.

 Pour le grand danseur Farruquito, tout comme pour son jeune Frère "El Carpeta",  il ne s'agit pas de faire table rase du passé, ni d'effacer l'enseignement des anciens. C'est justement en revendiquant ses racines Gitanes Flamencas, en s'appuyant sur la transmission familiale et en prenant pour modèle son grand père, l'illustre Farruco, avec lequel il s'est formé à la danse dès son plus jeune âge, que Farruquito a trouvé son identité Flamenca et, qu'à partir de cela, il s'exprime, en toute liberté. Tel un arbre dont les racines puissantes l' ancrent profondément dans la terre et lui permettent de s'élever toujours plus haut et de déployer son branchage à sa guise, Farruquito puise son inspiration dans les racines du Flamenco pour trouver sa liberté et transmettre une danse viscérale et chargée d'émotions. C'est dans cet état d'esprit que Farruquito a présenté sa création "Improvisao", en deuxième partie de la soirée.

Dans ce spectacle, nous avons eu le plaisir de retrouver la chanteuse Encarna Anillo qui, ce soir là, mettait son talent au service de l'accompagnement de la danse, alternant avec les chanteurs Mari Vizarraga, Rubio de Pruna et David de Jacoba. Quant aux guitaristes Román Vicenti et Juan Requena, ils accompagnaient Farruquito dans ses fulgurances, tandis que les percussions d' Ane Carrasco donnaient le tempo à l'ensemble. Les fidèles aficionados du festival se souviennent du magnifique spectacle "Abolengo", présenté l'an dernier, et dans lequel Farruquito avait invité la danseuse Karime Amaya, sur la scène d'Arte Flamenco, pour rendre hommage à leurs familles Flamencas respectives: les Farruco et les Amaya. 

Cette fois-ci, Farruquito a mis l'accent sur l'improvisation, dans sa danse, exprimant au public la liberté et l'enthousiasme que lui procurent le style de l'école Farruco dont il est issu, ce Flamenco traditionnel que sa mère, La Farruca, et ses frères, Farru et Carpeta, continuent aussi de transmettre. Sa danse, habitée et passionnée reflétait la pureté du Flamenco à son  plus haut niveau, et prodiguait des moments  intenses et plein de duende. Du pur bonheur!

 

 
 

Samedi 5 juillet

au Théâtre Municipal, à 17h

Il était une fois Concha
Par la Compagnie Concha Vargas

Distribution:

Baile : Concha Vargas
Chant : Carmen Vargas, Javier Rivera
Guitare : Curro Vargas
Orateur : Jean-François Carcelen

 


 

Sur l'esplanade du Midou, à 18h30

Flamenco de rue avec la Cie Pepe Torres

Distribution:

Baile: Pepe Torres
Chant: "Galli de Morón", Miguel "Picuo"
Guitare: Eugenio Iglesias
 

 

 

Cantante Gourmand à 20h

Cuerpo, Mente, Alma
Jesús Carmona, Karime Amaya, Paloma Fantova

Distribution:

Baile: Jesús Carmona, Karime Amaya, Paloma Fantova
Guitare: Carlos de Motril, Joni Jiménez
Violon:
Thomas Potiron
Percussions :
Lucky Losada
Chant:
Esau Quiros, Miguel de la Tolea, David de Jacoba

"Cuerpo, Mente, Alma" ou la quintessence du baile Flamenco

Pour le traditionnel diner de clôture du Festival, l'équipe d'Arte Flamenco a fait appel à François Duchet, chef du restaurant "Un Air de Campagne" à Mont-de-Marsan.  Particulièrement raffiné, ce repas a comblé les papilles gustatives des convives qui, par la suite, a fait place au spectacle qui réunissait trois  figures montantes du baile: Jesús Carmona, Karime Amaya et Paloma Fantova. Ces danseurs qui s'étaient produits séparément l'année dernière, sur la scène d'Arte Flamenco, ont exprimé chacun leur tour et parfois ensemble, la quintessence de leur art, dans la création "Cuerpo, Mente, Alma".

Accompagnés par les chanteurs  Esau Quiros, Miguel de la Tolea, David de Jacoba, par les  guitaristes Carlos de Motril, Joni Jiménez, le violoniste Thomas Potiron, et le percussionniste  Lucky Losada, les trois danseurs ont investi la scène, exécutant une chorégraphie harmonieuse et dans laquelle chacun apportait sa touche personnelle. Puis,  Karime Amaya  a dansé un solo dans lequel elle exprimait son caractère et son héritage familial. Faut-il rappeler que Karime  n'est autre que  la grande nièce de la légendaire Carmen Amaya et la fille de Mercedes Amaya, et qu'elle est donc issue d'une grande famille du baile Flamenco Gitan? Sa danse à la fois élégante et fougueuse nous rappelle son prodigieux lignage qu'elle exalte dans ses braceos exquis et ses taconeos tempétueux.

Après un très beau passage musical, c'est au tour Jesús Carmona d'éblouir le public.  Jeune danseur natif de Barcelone, Jesús Carmona est Diplômé de danse classique et Flamenco. Il  s'est formé auprès des grandes figures du baile telles qu' Eva Yerbabuena, Antonio Canales et Manuela Carrasco. Primé "Meilleur danseur" lors de l’édition 2011 du concours de "Danse espagnole et Flamenco" de Madrid, Jesús est l'une des figures montantes du baile Flamenco actuel. Ce soir là, il a de nouveau gagné le cœur du public avec son style doté de caractère, d'originalité et de maitrise technique certaines.

La prestation de Paloma Fantova a été appréciée aussi. Originaire de la province de Cadiz, Paloma a été découverte par le légendaire cantaor Camaron de la Isla, alors qu'elle n'avait que 4 ans. Depuis, elle mène une belle carrière artistique et se produit actuellement comme soliste dans la compagnie du guitariste Tomatito en Europe et aux Etats-Unis. Son fort tempérament, la puissance de ses zapateados et son expressivité hors du commun envoutent le public. A la fin du spectacle, Jesus, Karime et Paloma se sont retrouvé sur scène pour livrer, avec un enthousiasme communicatif,  l'âme de leur baile.

 

 

à Bodega à 24h

Maestros
Taller Flamenco, 20 años

 

Les "Bonus" du Festival:

 

Des conférences et des rencontres passionnantes:

   Chaque année, Arte Flamenco propose un cycle de rencontres d'artistes, au delà des conférences de presse qui, cette année, étaient accessibles également au public du fait de leur localisation au village du Festival. Corinne Frayssinet-Savy, ethnomusicologue, chercheuse et docteur qualifiée maitre de conférence des Universités  a donné une conférence sur le thème "La danse Flamenca, un champ musical expérimental", tandis que José Alberto Guez Estapia de l'instituto Andaluz del Flamenco s'est exprimé sur le thème "El cinematografo y los Flamencos: amor a primera vista". Une autre rencontre, celle avec David Fauquemberg a eu lieu à la médiathèque du Marsan. Voyageur, journaliste, traducteur et romancier, David Fauquemberg est l'auteur du très beau roman "Manuel El Negro",  publié en 2013 aux éditions Fayard et récompensé du prix "Millepages". Il y raconte une histoire d'amitié entre un guitariste payo (non gitan) Melchior de la Peña, orphelin débarqué à Jerez,  et un chanteur gitan, Manuel el Negro. "L'amitié entre le peuple andalou et le monde gitan est aussi représenté par les deux personnages principaux", souligne David, lors de la rencontre. Exprimant aussi la manière dont il a élaboré ce roman, il révèle que, comme dans ses précédents ouvrages, il part "de la réalité dans laquelle se déroule l'histoire pour en tirer la manière de raconter, le style d'écriture, et les  personnages". En effet, la réalité du Flamenco, David la connait bien, du fait qu'il pratique assidument la guitare Flamenca depuis plusieurs années. Outre sa pratique artistique,  il a effectué de nombreux séjours en Andalousie, plus précisément dans le quartier Santiago de Jerez, lieu où se déroule le récit. Dans ce roman, David Fauquemberg transmet avec beaucoup d'acuité, le ressenti et le vécu de ces artistes qui dédient leur vie au Flamenco, au contact de la tradition transmise par les anciens, dans ces quartiers où le Flamenco est avant tout une manière de vivre, tout en étant un art qui se partage en cercle restreint, tard dans la nuit, dans les lieux intimes ou en famille. Les personnages principaux vont vivre leurs heures de gloire et bien d'autres moments que nous vous laissons le plaisir de découvrir  en lisant ce magnifique roman dans lequel l'auteur nous plonge avec délice dans un univers où l'intensité et la force des sentiments n'a d'égal que la sincérité de ceux qui les expriment.

Quelques photos des conférences de presse et de l'ambiance du Festival:

  Des stages dispensés par des maestros:

  Cette année encore, Arte Flamenco a enregistré un fort taux de fréquentation des stages. Toutes les disciplines du Flamenco étaient représentées: le piano, le compás, les palmas, baile, guitare, chant et percussions. Voici les maitres qui dispensaient ces stages:

Pour le baile: Manolo Marin, Rafael del Carmen, Carmen Rasero, Lourdes Recio, Pepe Torres. Pour la guitare: Manuel Berraquero, Antonio Moya, Pierre Pradal. Le chant: Alicia Gil, Matias Lopez "El Mati", Ana Real. Compas et palmas, cajon: Mariano Clavijo, Antonio Montiel, Francisco Morales "El Pulga", David Moran "El Gamba de Jerez"...

 

Des Expositions 100% Flamencas: 

"Flamenchicos", affiches crées par les élèves de l'école primaire du Péglé de Mont de Marsan, au centre ville et agences.

Durant un mois, l'artiste plasticienne Natacha Sansoz et l'illustrateur Pantxo Desbordes du collectif l'AIAA ont guidé les enfants de la classe CM1-CM2 de l'école du Péglé, sur l'élaboration de dessins et peintures sur le thème du Flamenco. Le résultat est saisissant, d'autant plus que ces artistes en herbe ont réalisé l'affiche de la 26 ème édition... de quoi révéler quelques vocations artistiques!

"Al compas del tiempo", exposition  photos de de Miguel Ángel González, au Musée Despiau-Wlérick:

Des photographies en noir et blanc exprimant les moments où l'émotion est à son paroxysme, voila ce que présente la très belle exposition intitulée "Al compas del tiempo" ("au rythme du temps") visible au Musée Despiau-Wlérick de mont de Marsan.

"Dessins pulsions", croquis de Marc Dubos, au Musée Despiau Wlérick.

Nous avions remarqué le talent  du dessinateur Marc Dubos et l'originalité des œuvres, lors de la précédente édition d'Arte Flamenco. Muni d'une curieuse  planche à dessin sur laquelle circulait une bande de papier, Marc Dubos la faisait glisser sur deux rouleaux, au fur et à mesure qu'il dessinait, dès que le concert a débuté.  Sous la forme d'une écriture automatique, Marc Dubos dessinait à l'encre noire et avec rapidité les musiciens, chanteurs et danseurs qu'il observait, décomposant les mouvements en assemblant les dessins les uns après les autres, créant ainsi une série d'instantanés qui, si on les déroulaient depuis le début, donneraient une mémoire visuelle originale et captivante de l'évolution du spectacle. Il nous avait accordée une interview (écouter l'interview) . Cette année, une exposition d'une partie de ses œuvres lui était consacrée. Une exposition passionnante et bien méritée!

Mardi 1er juillet à 18h: Projection au Cinéma le Royal: "Sin Ruido", documentaire espagnol de Jesus Pulpon

Convaincue du pouvoir libérateur du Flamenco, Inma, professeur de danse, entreprend un voyage de Cádiz vers les Balkans pour enseigner cet art aux femmes et aux enfants qui vivent entourés par les ombres de la guerre. Tout au long du documentaire, nous suivons les gestes de ces danseurs qui, peu à peu apprivoisent leurs peurs, leur doutes, et découvrent leur véritable personnalité ainsi que la joie de s'exprimer. Avec sa caméra, Jesus Pulpon entre avec beaucoup de délicatesse dans  cet univers tandis que  des gros plans nous immergent dans l'intimité de chacun. Au fur et à mesure, les corps se délient, s'assouplissent, entrainés par  la pulsation du Flamenco. La musique de Dorantes épouse merveilleusement ces images où le temps semble être suspendu, pour laisser place à un accord nouveau, relié au mouvement naturel des êtres ...

   Projection au cinéma Le Royal, jeudi 3 juillet, à 18h: "Los Tarantos", film de Francisco Rovira Beleta, avec Antonio Gades et Carmen Amaya:

 

 

Interviews:

Sandrine Rabassa, Directrice artistique du Festival Arte Flamenco: Lire

Manolo Marin, danseur,chorégraphe et pédagogue: bientôt en ligne

 


  

  Visiter le site Web du Festival Arte Flamenco: http://arteflamenco.landes.org

Remerciements aux organisateurs du Festival Arte Flamenco, plus particulièrement à Antonia et Henri Emmanueli, François Boidron,  Sandrine Rabassa, Lionel Niedzwiecki, Monique Castaignède,  ainsi  qu'à tous les artistes qui ont enflammé le Festival. Merci  à tous  les aficionados et artistes que nous avons eu le plaisir de revoir  ou de rencontrer...