Spectacle "Fuego": une
parfaite alchimie entre chant, musique et danse
Avec le spectacle "Fuego"
présenté au Théâtre Georges Pompidou, à Vincennes, la danseuse Anita
Losada et ses musiciens ont enflammé le cœur du public et l'ont convié à
un véritable retour au sources du Flamenco, au travers de
l'interprétation des palos anciens et rares.
Le parcours artistique de la
danseuse, chorégraphe et pédagogue Anita Losada inspire respect et
admiration. En effet, née à Madrid d'un père Gitan et d'une mère paya,
Anita connait très tôt la douleur de l'exil et de la séparation avec les
siens lorsque, sous le régime franquiste, elle est arrachée à sa terre
natale et s'installe en France, avec sa mère. Mais c'est aussi
très tôt qu'elle se met à danser, ce qui, naturellement , la
ramène en Espagne, à la mort de Franco, lorsqu'elle intègre "La Barraca",
la troupe de Théâtre itinérant de son père. Onze années de
tournées dédiées à l’œuvre intégrale de Federico García Lorca, années au cours desquelles Anita danse et réalise les chorégraphies les
« pasacalles » qui précèdent les représentations. Dès lors, on peut dire
qu'Anita vit, danse, rêve et respire le "Flamenco". Plus tard, elle
reçoit une formation académique au sein de l'Ecole "Amor de Dios" à
Madrid et, tout en forgeant son art, elle laisse s'épanouir la force et
la fulgurance de sa danse instinctive.
Le spectacle "Fuego"
en est un parfait témoignage. En effet, accompagnée par Paco el Lobo à
la guitare et au chant, par Isidoro Fernandez Roman aux percussions et
par le violoniste
Bálint Perjési,
Anita interprète une belle diversité de palos avec grâce,
élégance et passion.
Martinete, Mariana,
Caña, Guajiras et d'autres rythmes anciens reprennent vie sous ses
braceos raffinés et ses mouvements inspirés et harmonieux. Le feu
monte peu à peu, attisé par les accords de guitare de Paco el Lobo et
par son chant qui trouvent un écho dans le violon de
Bálint,
tandis qu' Isidoro donne avec beaucoup de talent le rythme et le
groove à l'ensemble. Voici que la scène s'embrase, les rythmes d'un
fougueux zapateado donnent le pellizco tandis que les
musiciens se lancent dans une improvisation, guidés par le souffle du
duende. Ensemble, ils transmettent des émotions fortes au public
qui, lui aussi, est pris dans ce délicieux tourbillon musical et
chorégraphique. Quel est le secret de cette magnifique représentation?
l'écoute et le respect des artistes entre eux, probablement, mais aussi
la présence d'une parfaite alchimie entre la musique, le chant et la danse, ce qui
procure une sensation de plénitude et d'harmonie. Vibrant d'un seul cœur, les artistes
livrent toute la diversité des sentiments humains, de la douleur
la plus profonde à la joie la plus légère, et cela avec ... Maestria!
nous souhaitons longue route à ce groupe qui, de toute évidence, va embraser la scène
de nombreux théâtres et scènes culturelles de France et de Navarre!