Durant trois soirées consécutives, c'est a guichet fermé que Lori Baghassarian "La Armenia" s'est produite sur la scène de la peña Flamenco en France, à Paris, dévoilant avec passion et talent le fruit de plusieurs années de travail au travers d'un magnifique spectacle alliant tradition et modernité.
Située
dans le vingtième arrondissement de
Paris, la peña Flamenco en France a eu
le privilège d'accueillir la danseuse
d'origine arménienne, Lori Baghdassarian
"La Armenia", et son groupe. En
partie élevée par des Tziganes roumains,
Lori a passé son enfance avec eux, avant
de découvrir le Flamenco et de plonger
corps et âme dans cet univers. Elle
rend un hommage vibrant à ce peuple et
au Flamenco en débutant la représentation par de la
musique Tzigane sous la houlette de
Nicolas Brateco et Stephan Drot "Pitcho"
accompagnés par les musiciens flamencos. Puis, au rythme d'une
Seguiriya intitulée "La Sierra
de Armenia", thème chanté à
l'origine par la Niña de los Peines
et merveilleusement interprété, dans ce
spectacle,
par
Cristo Cortes, La Armenia a dansé avec une
expressivité et une qualité
d'interprétation telle que la gravité et
la douleur inhérente à ce palo
transparaissait d'une manière extrême.
Il faut dire que La
Armenia a une solide
formation en tant que danseuse et
qu'avant de s'installer à Paris, ville
où elle réside désormais, elle a vécu 7
années en Andalousie pour se
former auprès des maitres tels que Presi
la India, Mario Maya et Mercedez Ruiz.
Danseuse confirmée, elle se produit
aujourd’hui régulièrement dans des
spectacles flamencos en France et en
Espagne, tout en menant, depuis 2008, une
carrière théâtrale. Le spectacle s'est
poursuivi en musique, le guitariste
franco espagnol Ismael de Begoña
interprétant avec beaucoup de talent un
Tientos accompagné par la
voix magnifique de Cristo Cortes.
Issu d’une famille de chanteurs
originaire de la région d’Alméria
(Andalousie), Cristo vit à
Marseille, sa ville natale. Il est
considéré comme l'un des plus grands
chanteurs Flamenco de l'hexagone. Cristo Cortes interprète
ensuite une Alegria, tandis que La
Armenia danse sur ce palo
festif vêtue d'une robe à volants d'un
rouge incandescent et sa chorégraphie en
osmose avec le palo qu'elle
interprète exprime beaucoup de gaité.
Dans la deuxième partie du spectacle,
Bulerias, Tarantos, Fandangos naturales
et Solea se succèdent. Lors du Tientos,
La Armenia livre au public une
chorégraphie personnelle dont le parti
pris contemporain interpelle celui-ci et
suscite un vif intérêt. La
Armenia envoute le public par sa
grâce, sa sensualité et son expressivité
hors du commun. Dans son style
chorégraphique personnel tout en étant
ancré dans la tradition, nous pouvons
noter certaines influences provenant de la danse
arménienne. La Fin de fiesta
rassemble tous les artistes et plusieurs
artistes invités sur le devant de la
scène dans une ambiance très chaleureuse
et une joie communicative. Pour les
nombreux aficionados qui
souhaitent revoir La Armenia sur
scène, sachez qu'elle se produira le 18
mai prochain au théâtre de la Reine
Blanche, à Paris, en tant qu' artiste
invitée du spectacle de Laura
Campello et Andres Izurieta
aux côtes du grandissime percussionniste
argentin Minino Garay....Le 21
mai, nous la retrouverons sur la place
du Palais Royal à Paris avec la Troupe
Vaiven. Puis, La Armenia
sera sur les planches du Théâtre
Sylvia Monfort, du 19 au 24 juin,
dans le spectacle "Les amants de
Séville". De plus, elle jouera dans le
rôle de Carmen dans un spectacle
en collaboration avec des enfants
autistes. De très bons moments en
perspective, pour le public...