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Interview de Silvia Marin réalisée par Isabelle Jacq 'Gamboena', en mai 2011,  pour Musique Alhambra

 

 

La Milanaise Silvia Marin a conquis le public lors de son spectacle intitulé «El Flamenco en cuatro estaciones» («Le flamenco en quatre saisons») spectacle qu'elle a présenté à la grande Halle de la Villette, à Paris et dans lequel elle emporte les petits et les grands dans un véritable parcours initiatique a visée pédagogique. Après le spectacle qui a obtenu un véritable succès, nous avons retrouvé cette danseuse et chorégraphe pour un entretien que nous vous restituons:

 

- Ta formation de danseuse Flamenco, comment s'est-elle faite?

-  J'ai commencé ma formation en Italie, mon pays d'origine. Puis, j'ai pensé que pour approfondir le Flamenco il est nécessaire d'aller en Espagne. C'est donc ce que j'ai fait. Il y a 20 ans , je suis partie étudier à Madrid, à l'école Amor de Dios. J'ai dansé pendant plusieurs années. J'ai eu des maitres à dans cette école. Puis,  j'ai dansé comme bailaora dans les tablaos et les compagnies. En 1997, j'ai crée ma compagnie 'El Flamenco vive' et depuis nous tournons avec nos spectacle, en Espagne et ailleurs.

- Aujourd'hui, tu as présenté ton spectacle 'Flamenco en cuatro estaciones'. Ce spectacle s'adresse au jeune public, n'est-ce pas?

 -  Il s'agit d'un spectacle pour la famille et j'ai présenté le Flamenco en 4 saisons (Flamenco en cuatro estaciones). C'est une manière didactique de présenter le Flamenco aux enfants et aux adultes car, comme tu l'as remarqué, les adultes aiment beaucoup ce spectacle aussi.

- Oui, effectivement... Pourrais-tu nous expliquer la façon dont tu as conçu ce spectacle?

- Quand j'étais dans la période d'élaboration du spectacle, j'ai cherché une manière simple, directe et clair pour transmettre le Flamenco. Comme il y a 4 familles de cantes et comme il y a 4 saisons, j'ai donc associé chaque famille à une saison. Par exemple, dans le printemps il y a les Cantiñas, Soleares, Soleas por Bulerias, Bulerias et d'autres palos. Dans le printemps nous avons parlé de l'Alegria et nous avons dansé sur ce palo. Tu as sans doute écouté le 'tirititran' des enfants français, ce signal qui précise que nous chantons por Alegria. Nous leur apprenons où commence le 'tirititran' dans le compas alterné. Les enfants apprennent très vite et chantent avec nous. A Jerez de la Frontera, tout le monde chante por Buleria, et dit 'Toma que toma que toma' qui est une manière de reconnaitre le style. Il y a toujours des trucs pour reconnaitre le style. Tous ces styles ont un compas à 12 temps. Puis, nous arrivons à l'été. Il y a des Tangos qui, lorsqu'ils se chantent lentement deviennent des Tientos. Il y a aussi des Garrotins, Columbiana. Pour ce palo, nous avons dansé avec l'éventail et les jupes très colorées. Le compas binaire à 4 temps. Après vient l'automne avec le compas ternaire avec les Tangos, Verdiales. A ce moment là, Amir, le guitariste a joué un rasgueado qui est typique des Verdiales. Puis, les Fandangos Naturales, c'est à dire sans rythme, avec le 'Olé'. Ezequiel chantait et les enfants le suivaient avec le 'Olé'.

- C'était très amusant de les entendre suivre le chant...

- Oui, et nous aussi, les artistes, nous nous amusions aussi, comme les enfants... Pour revenir à   l'automne, il y a des compas ternaires mais aussi le Fandango Natural qui, lui, ne veut pas de rythme. Après, vient l'hiver avec la Seguiriya, la Tona, la Deble, le Martinete. Quand on entend le son métallique du marteau sur l'enclume, il s'agit d'un Martinete. A la fin, nous avons dansé la sévillanes.

- Tout le monde s'est levé à ce moment là...

- Oui, l'ambiance était extraordinaire. Le spectacle s'est terminé avec ces danses, pour dire au revoir à Paris.

- Comment perçois tu l'aficion en France?

- Paris, pour nous, c'est une ville très importante. C'est une ville où le Flamenco est très aimé. Je pense qu' à Paris et en France, en général, il y a beaucoup de gens qui aiment le Flamenco; de plus, les gens connaissent vraiment le Flamenco. Nous avons travaillé aussi au Festival de Nîmes et nous avons remarqué qu'il y a beaucoup d'aficionados la bas.

- Très peu d'artistes Flamencos s'intéressent au jeune public. D'où vient cette envie de t'adresser plus particulièrement au enfants, dans ton spectacle?

- Je suis professeur d'éducation physique, en parallèle. J'ai fait des études dans ce domaine, cela fait 20 ans. La partie didactique est inclue dans ma formation. De plus, j'ai aussi une formation de danseuse et je me consacre aussi au théâtre. D'où l'aspect théâtral de ce spectacle. Le spectacle est né de manière naturelle... en fait il réunit toutes ces disciplines et c'est une manière, pour moi, de transmettre tout ce que j'ai reçu. De plus, les enfants sont une partie du public d'aujourd'hui mais aussi le public de demain. Donc, il faut penser à eux. En Espagne, je travaille beaucoup et je commence à travailler aussi en France.

- Depuis combien de temps ce spectacle tourne-t-il ?

- Il a été crée en 2003. Il tourne donc depuis 8 ans. Il y a plus de 5000 enfants qui ont assisté à ce spectacle.

- Dans quel pays tourne-t-il?

- Nous allons en Espagne, en France, en Hollande, en Chine...

- Un spectacle de cette qualité et qui s'adresse aux enfants, ce n'est pas si courant. J'imagine que tu as beaucoup de sollicitations pour présenter ton spectacle un peu partout dans le monde, n'est ce pas?

- Oui, mais parfois il faut expliquer notre démarche. Les Français ont compris avant tout le monde l'importance de présenter un spectacle qui s'adresse aux enfants, car c'est le public d'aujourd'hui et celui de demain.

- Merci Silvia pour ce moment de partage. Nous te souhaitons tout le succès que tu mérites...à très bientôt!

 

  Voir le reportage sur la Rue Flamenco, en mai 2011, à la Grande Halle de la Villette, Paris: cliquer ici

Visiter le site web de Silvia Marin:  www.silviamarin.com

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