La Milanaise Silvia Marin a conquis le public lors de son
spectacle intitulé
«El Flamenco en cuatro estaciones»
(«Le
flamenco en quatre saisons»)
spectacle qu'elle a présenté à la
grande Halle de la Villette, à Paris et dans lequel elle emporte
les petits et les grands dans un véritable parcours initiatique
a visée pédagogique. Après le spectacle qui a obtenu un
véritable succès, nous avons retrouvé cette danseuse et
chorégraphe pour un
entretien que nous vous restituons:
- Ta formation de danseuse Flamenco, comment s'est-elle faite?
- J'ai commencé ma formation en Italie, mon
pays d'origine. Puis,
j'ai pensé que pour approfondir le Flamenco il est nécessaire d'aller en
Espagne. C'est donc ce que j'ai fait. Il y a 20 ans , je suis
partie étudier à Madrid, à l'école Amor de Dios. J'ai dansé
pendant plusieurs années. J'ai eu des maitres à dans cette école.
Puis, j'ai dansé comme bailaora dans
les tablaos et les compagnies. En 1997, j'ai crée ma compagnie
'El Flamenco vive' et depuis nous tournons avec nos spectacle,
en Espagne et ailleurs.
- Aujourd'hui, tu as présenté ton spectacle 'Flamenco en cuatro
estaciones'. Ce spectacle s'adresse au jeune public, n'est-ce
pas?
- Il s'agit d'un spectacle pour la famille et j'ai
présenté le Flamenco en 4 saisons (Flamenco en cuatro estaciones).
C'est une manière didactique de présenter le Flamenco aux
enfants et aux adultes car, comme tu l'as remarqué, les adultes
aiment beaucoup ce spectacle aussi.
- Oui, effectivement... Pourrais-tu nous expliquer la façon dont
tu as conçu ce spectacle?
- Quand j'étais dans la période d'élaboration du spectacle, j'ai
cherché une manière simple, directe et clair pour transmettre le
Flamenco. Comme il y a 4 familles de cantes et comme il y a 4
saisons, j'ai donc associé chaque famille à une saison. Par
exemple, dans le printemps il y a les Cantiñas, Soleares, Soleas
por Bulerias, Bulerias et d'autres palos. Dans le
printemps nous avons parlé de l'Alegria et nous avons dansé sur
ce palo. Tu as sans doute écouté le 'tirititran' des enfants
français, ce signal qui précise que nous chantons por Alegria.
Nous leur apprenons où commence le 'tirititran' dans le compas alterné. Les enfants apprennent très vite et chantent avec
nous. A Jerez de la Frontera, tout le monde chante por Buleria,
et dit 'Toma que toma que toma' qui est une manière de
reconnaitre le style. Il y a toujours des trucs pour reconnaitre
le style. Tous ces styles ont un compas à 12 temps. Puis, nous
arrivons à l'été. Il y a des Tangos qui, lorsqu'ils se chantent lentement
deviennent des Tientos. Il y a aussi des Garrotins, Columbiana.
Pour ce palo, nous avons dansé avec l'éventail et les jupes très
colorées. Le compas binaire à 4 temps. Après vient l'automne
avec le compas ternaire avec les Tangos, Verdiales. A ce moment
là, Amir, le guitariste a joué un rasgueado qui est typique des
Verdiales. Puis, les Fandangos Naturales, c'est à dire sans
rythme, avec le 'Olé'. Ezequiel chantait et les enfants le
suivaient avec le 'Olé'.
- C'était très amusant de les entendre suivre le chant...
- Oui, et nous aussi, les artistes, nous nous amusions aussi,
comme les enfants... Pour revenir à l'automne, il y a
des compas ternaires mais aussi le Fandango Natural qui, lui, ne
veut pas de rythme. Après, vient l'hiver avec la Seguiriya,
la Tona, la Deble, le Martinete. Quand on entend le son métallique
du marteau sur l'enclume, il s'agit d'un Martinete. A la
fin, nous
avons dansé la sévillanes.
- Tout le monde s'est levé à ce moment là...
- Oui, l'ambiance était extraordinaire. Le spectacle s'est
terminé avec ces danses, pour dire au revoir à Paris.
- Comment perçois tu l'aficion en France?
- Paris, pour nous, c'est une ville très importante. C'est une
ville où le Flamenco est très aimé. Je pense qu' à Paris et en
France, en général, il y a beaucoup de gens qui aiment le Flamenco;
de plus, les gens connaissent vraiment le Flamenco. Nous avons
travaillé aussi au Festival de Nîmes et nous avons remarqué
qu'il y a beaucoup
d'aficionados la bas.
- Très peu d'artistes Flamencos s'intéressent au jeune public.
D'où vient cette envie de t'adresser plus particulièrement au
enfants, dans ton spectacle?
- Je suis professeur d'éducation physique, en parallèle. J'ai
fait des études dans ce domaine, cela fait 20 ans. La partie
didactique est inclue dans ma formation. De plus, j'ai aussi une
formation de danseuse et je me consacre aussi au théâtre. D'où l'aspect
théâtral de ce spectacle. Le spectacle est né de manière
naturelle... en fait il réunit toutes ces disciplines et c'est une manière,
pour moi, de transmettre tout ce que j'ai reçu. De plus,
les enfants sont une partie du public d'aujourd'hui mais aussi le public
de demain. Donc, il faut penser à eux. En Espagne, je travaille
beaucoup et je commence à travailler aussi en France.
-
Depuis combien de temps ce spectacle tourne-t-il ?
- Il a été crée en 2003. Il tourne donc depuis 8 ans. Il y a
plus de 5000 enfants qui ont assisté à ce spectacle.
- Dans quel pays tourne-t-il?
- Nous allons en Espagne, en France, en Hollande, en Chine...
- Un spectacle de cette qualité et qui s'adresse aux enfants, ce
n'est pas si courant. J'imagine que tu as beaucoup de
sollicitations pour présenter ton spectacle un peu partout dans
le monde, n'est ce pas?
- Oui, mais parfois il faut expliquer notre démarche. Les
Français ont compris avant tout le monde l'importance de
présenter un spectacle qui s'adresse aux enfants, car c'est le
public d'aujourd'hui et celui de demain.
- Merci Silvia pour ce moment
de partage. Nous te souhaitons tout le succès que tu mérites...à
très bientôt!
Voir le reportage sur la Rue Flamenco, en mai 2011, à la
Grande Halle de la Villette, Paris:
cliquer ici
Visiter le site web de Silvia Marin:
www.silviamarin.com
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